Des jardins potagers durables

Comment produire suffisamment et durablement les oignons, les choux, les carottes, les courges, les tomates, les haricots, le soja et d’autres denrées alimentaires dont la population du Kivu a besoin dans un contexte d’instabilité économique, dérèglement climatique, croissance démographique et perte de la fertilité du sol?

 C’est à cette problématique que se concentre le micro projet dénommé Sustainable vegetable gardens for underprivileged households , Jardins potagers durables.  Le projet a pour objectif la formation de 25 ménages agricoles défavorisés sur l’agriculture intelligente face au changement climatique et l’accroissement des revenus des ménages à travers des jardins potagers rentables et résilients dans le sous groupement de Mazigiro, Territoire de Walungu à l’Est de la République Démocratique du Congo. Ce Projet est mis en œuvre grâce au soutien Bridge Grant Program de la Fondation The Pollination Project.

Dans le sous groupement de Mazigiro et environs, ceux qui n’ont pas fui la pauvreté pour la ville de Bukavu ou les zones minières éloignées dans les provinces du Sud ou du Nord Kivu vivent de l’agriculture de subsistance généralement sur des petites étendues de terre. Il s’observe une forte mortalité de jeunes de 15 à 39 ans qui quittent les villages. Ces pertes en vies humaines sont liées   aux accidents dans les mines artisanales, les maladies mal soignées ou   l’insécurité qui règne dans les forêts.

La production des bananiers, manioc, sorgho et maïs a baissée d’au moins 65% suite à la dégradation environnementale depuis une dizaine d’années. Ce qui a accentué l’insécurité alimentaire et nutritionnelle.  Dore et déjà, les agriculteurs paysans se tournent vers la production des légumes fraîches comme des oignons, des choux et d’autres légumes indigènes dont une grande partie est destinée pour la ville de Bukavu.  Une ville qui connait aussi ses propres problèmes récurrents (crises sécuritaires, crises financières, manque d’infrastructures de base) qui impactent le circuit de commercialisation et la consommation des ménages. Comme conséquence, pour la première fois, l’on peut voir les légumes et les fruits pourrir dans la ville de Bukavu et dans la zone de production quand ldes familles entières soufrent de la faim.

 La vente des légumes permet à l’agriculteur d’acheter en échange les farines de maïs ou de manioc, la viande, le poisson, vêtements mais aussi fait vivre de nombreuses familles pour lesquelles la viande et le poisson sont devenus un luxe dans la ville de Bukavu en ce moment de crise sécuritaire et financière.

Pour les ménages agricoles, il s’ajoute aussi des pluies tardives ou d’évènements climatiques extrêmes qui détruisent les récoltes.      

A part les formations sommaires pour surmonter ou vivre avec chacun de ces épineux problèmes ci-haut évoqués, le projet a fourni des semences maraichères et mis en place trois champs pilotes pour la démonstration des pratiques agricoles durables et résilientes face aux défis climatiques.  C’est vraisemblablement une goutte d’eau dans la mer mais le changement commence par la prise de conscience et l’engagement immédiat de tout un chacun.  Des solutions basées sur la nature existent et l’agriculteur, l’agricultrice doit être plus intelligent et courageux pour espérer un lendemain meilleur.    

C’est le moment de tenir compte de la demande globale, des besoins vitaux de tout un chacun et ne plus laisser les plantes périr quand les possibilités d’arrosage ou la protection sous serre existent. Une rotation agricole et une association intelligente des cultures s’imposent. Aussi, pourquoi pas produire suffisamment du fourrage et des grains qui nourrissent les petits bétails et la volaille qui nous produisent ensuite de l’engrais organique? L’utilisation du savoir traditionnel ou des applications mobiles pour apprécier la santé des plantes ou du sol ne sont pas à négliger.

Ces points ont été abordés au cours de la formation du 8 janvier 2025 au Centre de Traitement des Cafés de Bujoge et seront abordés tout au long du projet.  Pour les trois champs de démonstration, la récolte pourra intervenir entre les mois de Juin et Juillet 2025.

The Pollination Project Foundation appui les volontaires, acteurs du changement passionnés pour   le bien-être de la communauté dans le monde entier.

Vous pouvez lire davantage sur la Fondation TPP et la manière dont vous pouvez soutenir les petits exploitants agricoles en cliquant respectivement sur les liens :

https://www.thepollinationproject.org

https://doi.org/10.18174/678999